Nom :
Petit
Prénom :
Paul, Marie, Hilaire, Gabriel
Date de naissance :
31 juillet 1896
Lieu de naissance :
Barrou (Indre-et-Loire)
Date de décès :
10 avril 1945
Fils de Paul, Maréchal-Ferrand, et de Marie Dubois, sans profession, Paul voit le jour dans la commune rurale de Barrou dans le département d’Indre-et-Loire.
Durant la Première Guerre mondiale, Paul est mobilisé. Il vit à Ingrandes en Indre-et-Loire. Il sert au sein du 1er Régiment d’Artillerie de Campagne à compter du 11 avril 1915. Le 25 juin 1917, il est transféré au 82ème Régiment d’Artillerie Lourde. Son parcours est assez atypique pour l’époque. En effet, il est détaché à une équipe de démonstration du matériel d’artillerie. Le 12 juillet 1917, en pleine guerre, il embarque pour les États-Unis. Il bénéficie des dispositions de la Loi Mourier, qui officialise l’affectation à l’arrière du front des pères de plus de quatre enfants. Le 6 février 1918, il retourne au dépôt de son régiment. Il est ensuite envoyé à Vincennes au 13ème régiment d’artillerie. Le 22 août 1918, il est affecté au 20eme régiment d’artillerie et est nommé brigadier. Il est renvoyé au front. le 22 septembre 1919, il est libéré des obligations militaires mais il reste affecté spécial. il recevra la Croix de Guerre pour sa participation au conflit.
Paul rencontre aux États-Unis, une jeune femme nommée Georgette Weiss. Il l’épouse le 15 mai 1920 à New York.
Le 24 juin 1920, il retourne aux États-Unis pour une mission temporaire. Il vit à Woodside, Illinois, une commune de l’agglomération de Springfield. Le 30 novembre suivant, il revient en France et s’établit au 9, rue Edouard Larue au Havre (Seine-Maritime).
Le 15 décembre 1921, il est affecté en qualité de chef d’entretien des moteurs diesels qui servent à produire l’électricité au sein des établissements A. Salmon, une société industrielle de filature et de tissages. Il habite 125, boulevard Faidherbe à Armentières (Nord). Paul est apprécié de ses collègues et subordonnées. Il devient ensuite directeur commercial au sein de la maison Salmon. Il y fera toute sa carrière professionnelle.
Durant l’Occupation, et plus précisément au début de l’année 1941, Paul entre dans le mouvement de Résistance Voix du Nord, grâce à Robert Pouille, résistant armentiérois. À plusieurs occasions, il fait appel au docteur Jules Vasseur, place de la République à Armentières, pour soigner des aviateurs alliés à qui il vient en aide. Avec mademoiselle Laure Cambier, employée à la préfecture du Nord à Lille, il équipe en vêtement civil et en pièces d’identité, des soldats britanniques.
En 1942, Paul signe un engagement clandestin auprès d’Albert Van Wolput, résistant de la commune. Il devient un des membres du comité directeur de la Voix du Nord, avec Kléber Ringot, Jules Noutour, Robert Pouille, Georges Vankemmel, Maurice Bouchery et (Gaston Dassonville).
En février 1943, il est contacté par Pierre Deshayes, alias Jean-Pierre / Rod / Gramme, responsable du BOA (Bureau des Opérations Aériennes) pour la région Nord-Pas-de-Calais, la Normandie et la Picardie. Paul devient un élément précieux pour le réseau qui s’occupe des largages de matériel venus de Londres. Il récupère et transporte lui-même des transports d’armes, de postes émetteurs et parfois d’explosifs. Occasionnellement, il fournit un refuge pour des personnes recherchées par l’autorité allemande. C’est notamment le cas de « Moldave ». Le mois suivant, il effectue la liaison entre Armentières – Lille et Saint-Omer, par l’intermédiaire de Gaston Plehiers, responsable Voix du Nord dans l’audomarois. Il a aussi des relations avec la Résistance à Paris, par le biais du nommé Bidault.
Il finit par avoir un rôle dangereux : recruter de nouveaux membres. Dans le courant de l’année 1944, il rencontre à Lille, Jean Gotteland, envoyé depuis la Zone Libre pour coordonner les actions des membres du NAP, le Noyautage des Administrations Publiques. Sans le vouloir, Gotteland, avec ses nombreux contacts, introduit dans la Résistance, un certain Charles Fauvel qui trouve refuge et séjourne à Armentières. Fauvel, alias Roy, est en réalité un français travaillant pour la police allemande.
Le 24 juin 1944, Paul est arrêté avec sa femme par la Sipo-SD de La Madeleine, à leur domicile du 125, boulevard Faidherbe à Armentières. Il est incarcéré à la prison de Loos.
Paul est déporté depuis la gare de Tourcoing vers l’Allemagne le 1er septembre 1944. Il passe par Cologne (Allemagne). Le 7 septembre, Paul fait parti d’un groupe de détenus qui sont envoyés vers Mülheim dans la région d’Essen. Deux jours plus tard, soit le 9 septembre, Paul et ses compagnons d’infortune arrivent au camp de concentration de Sachsenhausen. Dans ce camp, il revoit René Bazin, un des membres de son groupe. Paul reçoit le numéro de matricule 101707. Puis en octobre 1944, il est transféré au camp de concentration de Kochendorf oprès de Stuttgart. Il y travaille dans les mines de sel dans des conditions déplorables. Avant la libération de ce camp, il est transféré avec ses compagnons au camp de concentration de Dachau, où il meurt le 10 avril 1945. Maurice Vanhems aurait été témoin de sa mort.
En 1946, Paul reçoit à titre posthume l’ordre de la Libération.
Sources : Livre mémorial FMD – Archives départementales du Nord, cote 1874 W 371 – SHD Vincennes, cote GR 16 P 471745 – Archives Municipales d’Armentières, destins de guerre – État civil de la commune de Barrou, registre des naissances de l’année 1896, acte n°11.