Nom :
Williatte
Prénom :
Emile
Date de naissance :
12 décembre 1925 ?
Lieu de naissance :
Aniche (Nord)
Date de décès :
11 février 1982
Fils de Georges et de Louise Bouchez, Emile voit le jour à Aniche dans l’agglomération de Douai.
Emile est employé le 20 mars 1940 à la fosse Sainte-Marie des Houillères Nationales du Nord et du Pas-de-Calais à Aniche en qualité de conducteur de cheval.
Le 7 juin 1944, Emile est blessé au bras gauche par un caillou alors que le cheval qu’il conduisait a heurté un bois.
Le 16 juin 1944, Emile quitte le domicile de ses parents du 26, cité Archevêque à Aniche. Il a décidé de rejoindre la Résistance. Il se trouve avec Elie Fendali, lui aussi volontaire pour entrer en clandestinité. Ils rencontrent près du kioske de la place de Lannoy à Lys-lez-Lannoy, un homme d’une quarantaine d’années, Louis Caussette qui les voit. L’homme vient leur parler et Emile et Elie lui expliquent qu’ils n’ont pas mangé depuis deux jours. Caussette les invite à consommer au café ‘Louis’ et il les invite chez lui pendant quelques jours.
Ils sont ensuite pris en charge et hébergés chez plusieurs personnes dans la région de Lille (Chez Fernand Desplanque, 39, rue Rabelais à Lys-lez-Lannoy et Arsène Geeraerd, rue de Lys à Leers). Fin juin 1944, c’est chez Raymond Leorini, un directeur de cinéma de Leers, qu’ils se présentent mais ce dernier explique qu’il ne peut leur donner l’hospitalité. Ils se disent envoyer par Louis Caussette, un résistant du groupe auquel appartient Leorini.
Le 27 juin 1944, Emile et Elie Fendali se rendent à la gare de Lille. Alors qu’il s’apprête à prendre un train pour Paris. Emile et Fendali achètent vers 19 heures deux billets de train pour Douai grâce à fonds donnés par les époux Desplanques à Lys-lez-Lannoy. Vers minuit, ils sont arrêtés
Le 14 juillet 1944, Emile est confronté par les Allemands à Raymond Leorini. Ils précisent tous deux qu’ils ont été hébergés, nourris et que c’est Leorini qui leur a conseillé de fuir vers la capitale. Leorini nie les faits et est battu devant les deux réfractaires.
Emile est torturé et subit le supplice de la baignoire. Il semble que ce soit sous la contrainte qu’il est parlé.
Fin août 1944, la mère d’Emile reçoit une lettre de Louis Grincourt qui se trouvait dans la cellule 109 à la prison de Loos avec Emile. Il la rassure sur son état de santé.
Le 1er septembre 1944, le convoi dit du Train de Loos est mis en place depuis la gare de marchandise de Tourcoing. Des centaines de détenus sont entassés dans douze wagons à bestiaux. Emile est de ceux-là. Il arrive le 3 septembre à Cologne, puis le train reprend la route, direction Berlin et le camp de concentration de Sachsenhausen. On ignore le numéro de matricule d’Emile à Sachsenhausen. Mais il y subit la quarantaine dans le block 37 avec Elie Fendali et Raymond Leorini. Emile quitte Sachsenhausen vers le 15 novembre pour le camp de Neuengamme près d’Hambourg. Il y reçoit le numéro de matricule 59845.
Le 24 mai 1945, pris de remord pour sa dénonciation contre Raymond Leorini, il se rend dans la banlieue lilloise pour demander pardon à ce dernier. La gendarmerie est avisée et Emile est arrêté.
Emile est jugé le 18 octobre 1945 par la cour de justice de Douai pour la dénonciation de Raymond Leorini. Il est condamné à deux ans de prison. Il bénéficie d’une remise de peine de six mois.
Il décède le 11 février 1982 à l’âge de 57 ans.
Sources : Livre mémorial, FMD – Archives départementales du Nord, 8 W 427