ÉVACTUATION DE LA PRISON DE LOOS : 1ER SEPTEMBRE 1944
Le 1er septembre 1944, les armées alliées se trouvent dans le secteur d’Arras – Douai. Les autorités allemandes, en pleine retraite vers l’Allemagne, décident d’évacuer des centaines de prisonniers de la prison régionale de Loos, située à l’ouest de Lille. Dès l’aube, les détenus sont chargés dans des camions et transportés à la gare de marchandises de Tourcoing, de l’autre côté de l’agglomération Lilloise.
LE DÉPART PRÉCIPITÉ DES DÉTENUS
À la gare, une locomotive est trouvée en urgence et attelée à 12 wagons à bestiaux, prêts à emmener les prisonniers vers le Reich. Vers 17h30, le train quitte la gare sous une lourde escorte militaire allemande, rendant toute tentative de libération impossible. Malgré les conditions précaires, le personnel de la Croix-Rouge réussit à apporter un peu de réconfort aux détenus. La plupart d’entre eux croient encore en une libération imminente, ignorant le destin qui les attend.
LES TENTATIVES D’ÉVASION EN BELGIQUE
En route, à Courtrai et à Gand en Belgique, plusieurs détenus parviennent à sauter du train et à s’évader. Après un trajet de plus de 48 heures, le convoi atteint Cologne. Les détenus peuvent enfin respirer un peu et s’allonger. Là, 250 d’entre eux sont « prélevés » pour aller travailler à Mülheim, près d’Essen, notamment pour réparer les voies ferrées.
L’ARRIVÉE À SACHSENHAUSEN

Les détenus restants sont ensuite transférés vers Berlin et s’arrêtent à la gare d’Orienburg, à environ 30 kilomètres au nord de la capitale Allemande. Ils traversent une partie de la ville à pied, portant les cadavres de leurs compagnons morts pendant le voyage. Le 07 septembre 1944, ils arrivent devant l’imposant portail du camp de concentration de Sachsenhausen, où l’inscription « ARBEIT MACHT FREI » (en français, « Le travail rend libre ») les accueille, marquant le début d’une nouvelle épreuve.
LA SOUFFRANCE DES DÉPORTÉS
À leur arrivée au camp de Sachsenhausen, commence alors un long calvaire pour les déportés. Dès le début, ils assistent à la pendaison de l’un des leurs, une première manifestation de la brutalité nazie. Ensuite, chacun reçoit un numéro de matricule qu’il doit apprendre par coeur en Allemand, un premier moyen de les déshumaniser…
Par la suite, les déportés subissent une quarantaine dans ce que l’on appelle « le petit camp », dans les blocks 37 et 38. Cette période de quarantaine est marquée par des conditions extrêmement dures. À la fin de cette quarantaine, à la date du 16 octobre 1944, ils sont répartis dans différents camps de travail, ou Kommandos à travers le Reich.
Ceux (= les détenus) envoyés à Mülheim arrivent dès le 09 septembre 1944 et sont majoritairement transférés au camp de travail des mines de sel de Kochendorf, près de Stuttgart. Là-bas, ils endurent des mois de travail exténuant et des conditions de vie particulièrement inhumaines.
L’ÉPREUVE DE LA « MARCHE DE LA MORT »
À la fin de la guerre, en avril et mai 1945, les détenus sont forcés de participer à la marche de la mort. Nous noterons que quand la guerre prend fin, seuls 275 des plus de 800 déportés recensés (bien que ce chiffre est surement incomplet, et en réalité un nombre plus important) ont survécu à ce calvaire.