LA PANNE D’UN CAMION

Le 1er septembre 1944, Georges Flamme se trouvait dans la cour de la prison de Loos, en compagnie de 19 autres détenus, dont Louis Duhamel et son fils Pierre. Ce matin-là, ils ne savaient pas que leur destin allait basculer.

Ce jour-là, le camion cellulaire qui devait emmener les détenus a quitté la prison et a pris la direction de la gare de marchandises de Tourcoing. En chemin, le camion a subi un léger choc lorsque l’un de ses quatre pneus a éclaté. Obligé de s’arrêter, l’équipage a dû remplacer le pneu endommagé avant de pouvoir reprendre la route.

UN DÉTOUR SALUTAIRE

À leur arrivée à la gare de Tourcoing, le destin du camion prit une tournure inattendue, le transformant en ce qui serait plus tard connu sous le nom de Train de Loos. Mais avant que les détenus ne soient embarqués dans le train, le camion retourna à la prison de Loos. Les gardiens, n’ayant pas l’intention de rester plus longtemps, libérèrent les prisonniers.

Georges ainsi que ses amis, les Duhamel repartent à Recquignies, commune d’origine des trois hommes. Ils avaient été arrêtés dans le courant du mois de juillet et conduits à la Kommandatur de Valenciennes, qui est aujourd’hui le lycée Wallon… Ce retournement de situation improbable, marqué par la simple crevaison d’un pneu, les avait épargnés des terribles conditions des camps de concentration.

Grâce à cette coïncidence fortuite, Georges Flamme, Louis Duhamel et Pierre Duhamel échappèrent à l’enfer concentrationnaire. Comme quoi un petit événement peut retourner la situation et changer le cours de la vie. 

Source : Entretien effectué avec Jean-Marie Flamme, fils de Georges Flamme, 6 juin 2024.