Ravensbrück, fondé en 1938 sous la direction de Heinrich Himmler, est un lieu chargé d’histoire sombre et tragique. Situé à 80 kilomètres au nord de Berlin, dans la région du Brandebourg, ce camp de concentration est le deuxième plus grand de l’Allemagne nazie après Auschwitz-Birkenau. Contrairement à de nombreux autres camps, Ravensbrück était principalement destiné aux femmes. Ce n’est qu’en avril 1941 qu’un camp plus petit a été ajouté pour les hommes.
UN CAMP AUX RÔLES MULTIPLES !?
Le camp de Ravensbrück remplissait plusieurs rôles. Tout d’abord, il servait de lieu de détention pour les femmes considérées comme des opposantes au régime nazi. Ensuite, il était utilisé comme site de travail forcé, où ces femmes étaient forcées de travailler dans des conditions très dures, notamment dans l’industrie de l’armement, les mines de sel, la couture et la fabrication automobile. Enfin, le camp était également connu comme étant un lieu où des expériences médicales inhumaines étaient menées. Les détenues étaient souvent utilisées comme cobayes pour des tests médicaux douloureux et dangereux, aggravant encore leur souffrance…
LA DIVERSITÉ DES PRISONNIÈRES
Il est difficile de déterminer un chiffre exact, mais selon des sources relativement fiables telles que l’encyclopédie multimédia de la Shoah et jewishgen.org, entre 800 et 900 prisonnières sont arrivées lors de l’ouverture initiale du camp en mai 1939 (le 18 mai). Ces femmes ont été transférées depuis Lichtenburg en Saxe, comprenant 860 Allemandes et 7 Autrichiennes, selon la plateforme de jewishgen.org
La majorité des détenues du camp provenaient de divers pays, mais partageaient un profil similaire : prisonnières politiques, personnes considérées comme asociales (notamment les Tsiganes et les Sinti), criminels ou désignées comme « souillures de races ». Les Polonaises constituaient la plus grande partie, (environ 36%) de la population du camp, suivies des personnes de l’Union soviétique (environ 21%), suivi de Hongroise, Française, Tchécoslovaque, Yougoslave…
CE QUI EST IMPORTANT ? SE SOUVENIR ET HONORER !
Durant les années de fonctionnement du camp, de 1939 à 1945, plus de 130 000 femmes y ont été internées. Malheureusement, entre 20 000 et 30 000 d’entre elles ont perdu la vie dans des conditions tragiques de faim, de maladie ou à cause de la brutalité des gardiens.
Les survivantes, souvent trop affaiblies pour continuer à travailler, étaient parfois transférées au camp de jeunesse de Uckermark, censé être un lieu de « repos », mais en réalité, c’était un pire encore… On estime qu’environ 92 000 femmes ont été victimes d’assassinats, d’épuisement ou de famine.
Enfin, le 29 avril 1945, les derniers soldats SS ont quitté Ravensbrück, et le camp a été libéré le lendemain par l’armée russe.
UN TÉMOIGNAGE DE MARIE VAISLIC
Dans cette vidéo mise en ligne le 24 janv. 2024 par le média « Le Point », Marie Vaislic, rescapée de la Shoah, nous raconte son arrestation à Toulouse en juillet 1944, dénoncée par un voisin.
Elle est déportée à Ravensbrück, un camp de femmes en Allemagne. Dans son livre intitulé : « Il n’y aura bientôt plus personne », elle décrit le manque de solidarité auquel elle a été confrontée et la nécessité de compter sur elle-même pour survivre.