Nom :

Dambrine

Prénom :

Jacques, Emile, Joseph

Date de naissance :

24 mai 1914.

Lieu de naissance :

Merville (Nord)

Date de décès :

25 juillet 1945

Fils de Albert, Emile, Edouard, négociant et de Germaine Deroide, sans profession, Jacques voit le jour au domicile de ses parents, Grand’ Place à Merville, commune du sud de l’arrondissement de Dunkerque (Nord).

Jacques exerce le métier de négociant, tout comme son père Albert.

En 1934, Jacques effectue son service militaire au sein du 403ème Régiment DCA.

Le 31 mai 1938, Jacques épouse Thérèse Delepoulle, à la mairie de Beuvry (Pas-de-Calais).

Lors de la déclaration de guerre, en 1939, il est mobilisé dès le 1er septembre. Jacques est incorporé au 406ème Régiment DCA. Capturé par les Allemands, il s’évade de la région de  Metz (Moselle) en juin 1940. Il arrive à pied à Laval (Mayenne). Il est aussitôt démobilisé par les soins de la gendarmerie de Laval. Il revient dans le Nord.

Pendant l’Occupation, Jacques s’engage dans la résistance dans le courant de l’année 1942 et est nommé chargé de mission de 3ème classe. Il intègre par le biais de son père Albert – qui est en relation avec le responsable du secteur Nord, Jean Guet – le réseau Mithridate. Il prend le pseudonyme de « Fils d’Albert ». Jacques aide son père en fournissant des renseignements sur les mouvements de troupes, sur les travaux d’infrastructures de V1. Il est aussi en relation avec le BCRA (Bureau Central de Renseignement et d’Action).

En effet, Albert est blessé de la Grande Guerre et il utilise dans la clandestinité le pseudonyme ‘Albert 382’. Jacques l’aide, pouvant se déplacer plus facilement.

Ce que les membres du réseau ignorent, c’est que le radio, Edouard E. a été arrêté à Paris et qu’il a livré les listes des agents. Heureusement, les noms des agents sont codés. Mais les Allemands obtiennent néanmoins les pseudonymes de tous les membres de Mithridate.

Dans le Nord, l’armée allemande installe à la gare de Strazeele un portique de déchargement des V1 construits dans la région. Jacques ainsi que deux compagnons de la résistance, Maurice Hamy et Bénoni Lefebvre, participent au sabotage et à la facilitation des bombardements des trains allemands chargés des pièces destinées au montage des V1, début juin 1944.

Le 16 juin 1944, à quelques mois de la fin de la guerre, Albert et Jacques sont arrêtés par l’Abwehr pour ‘espionnage’ suite à une « dénonciation » sous la torture d’un de ses collègues du réseau de résistance au domicile de Jacques à Lille. Tous deux sont emmenés à la prison de Loos. Il semblerait que la Gestapo de Lille, devenue autonome depuis fin 1943, déporte désormais sans jugement et envoie des résistants en camp de concentration. Albert sera relâché le même jour alors que l’enfer de Jacques va commencer. De Loos, il est transféré à la prison de Fresnes, le 27 août 1944 où il est sévèrement torturé.  Ses papiers militaires attestent qu’il a subi sans fléchir les interrogatoires et les sévices par la Gestapo. Puis, il est renvoyé à nouveau à Loos d’où il partira avec le dernier convoi de déportés, lui et plus de 800 autres prisonniers. Acheminés par camion vers la gare de Tourcoing, le sinistre convoi de wagons à bestiaux réquisitionnés pour l’occasion s’ébranle vers l’Allemagne le vendredi 1er septembre 1944 vers 17 heures 30.

Après un long périple à travers la Belgique et les Pays Bas (pour éviter les bombardements) le convoi arrive à Cologne le 3 septembre 1944. Jacques fait partie ensuite du groupe de détenus qui quittera Cologne le 5 septembre 1944 pour Oranienburg au nord de Berlin où ils arrivent la nuit du 6 au 7 septembre. D’Oranienburg il est transféré à pied au camp de concentration de Sachsenhausen à 30 km au nord de Berlin sous le matricule 97856, bloc 16 (bloc des français au Grand Camp). Il serait décédé officiellement le 25 juillet 1945.

À l’emplacement de la gare de Strazeele, désormais une halte SNCF, se trouve une stèle commémorative (inaugurée en 1972) au nom de Maurice Hamy (chef de gare), Bénoni Lefebvre (homme d’équipe) et Jacques, héros de la Résistance. Jacques recevra à titre posthume les médailles suivantes : Croix de guerre avec palme, Chevalier de la Légion d’Honneur et Médaille de la Résistance.

Une rue Jacques Dambrine a également été inaugurée à Strazeele dans les années 1970.

Sources : Livre mémorial, FMD – Archives familiales, un grand merci à Annick Duflos et Frédéric Duflos, descendants de Jacques – Archives du camp de Sachsenhausen – Merci à Nathalie Letierce-Liebig et Anne Leblay de la Mission Française de Liaison Service International de Recherches de Bad Arolsen, à l’Ambassade de France à Berlin et à Monsieur Fernand Donner de Strazeele – Etat civil de la commune de Merville, registre des naissances de l’année 1914, acte n°63 – Archives départementales du Nord, Cour de Justice de Lille, procès contre Paul C. 9 W 1089

2 thoughts on “Dambrine Jacques

  1. Jacques était négociant, comme son père Albert.
    A propos de l’acte de sabotage il est accompli à la gare de Strazeele par Maurice Hamy, Chef de Gare, Bénoni Lefebvre, Homme d’Equipe et Jacques Dambrine (Cf. photo de la stèle commémorative inaugurée en 1972)
    Pouvez vous citer l’ensemble des médailles reçues à titre posthume ? Croix de guerre avec palme, Chevalier de la Légion d’Honneur et Médaille de la Résistance.
    Pour ce qui est des sources il en manque (nous n’avons pas d’archives familiales à ce sujet). Toutes les sources sont citées dans la dernière version du document que je vous ai envoyé : Nathalie Letierce-Liebig et Anne Leblay de la Mission Française de Liaison Service International de Recherches de Bad Arolsen, Ambassade de France à Berlin, Services Historique de la Défense, Centre Historique des Archives de Vincennes, Journal Officiel de 21/09/1960, Archives de la Voix du Nord, Fernand Donner (Strazeele)

    Merci à vous pour tout ce travail de mémoire
    Annick

  2. J’ai vu qu’il y avait un? après la date de décès de Jacques Dambrine, alors que la date est attestée (certificat de décès officiel en ma possession).

    Par ailleurs le nom exact de l’épouse de Jacques était Thérèse Delepoulle, décédée d’une tuberculose pendant la guerre. De leur union était née Monique qui sera donc orpheline à partir de 1945

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