Fils de Léopold, François, XXX et de Jeanne, Adèle Grenier, XXX, Emmanuel voit le jour

Les Muchemblé vivent 13, rue Lameth à Amiens (Somme).

Durant l’Occupation, Emmanuel travaille au bureau d’embauche pour le travail en Allemagne, situé rue des Jacobins à Amiens. Il rejoint la Résistance, au sein du réseau Alliance par le biais d’André Collard – inspecteur de police et chef du groupe Alliance dans la région – en juillet 1943. Il est chargé, malgré son jeune âge de fournir des renseignements aux policiers Charles Lemaire et Louis Gahou, eux aussi membres du réseau. Il donne aussi des informations sur des rafles qui doivent se produire dans la ville.

Le 15 janvier 1944, Emmanuel est arrêté par les policiers allemands de la Sipo-SD d’Amiens. Il est emmené rue Jeanne d’Arc, siège de cette police. Il est ensuite conduit à la prison d’Amiens. A la suite du bombardement de cette prison le 18 février 1944, il est libéré et rentre chez ses parents.

Le 3 mars 1944, il est arrêté à nouveau. Les Allemands effectuent une perquisition au domicile familial. Un des responsables du PPF d’Amiens est responsable de l’arrestation d’Emmanuel. Il est conduit cette fois à la citadelle d’Amiens.

C’est le 28 mars 1944, qu’Emmanuel est transféré à la prison d’Arras. Il est jugé et condamné à mort par le Tribunal militaire allemand d’Arras pour transport d’arme et espionnage. Le 30 août 1944, alors qu’il est placé au secret, il est transféré avec tous les autres détenus d’Arras vers la prison de Loos près de Lille.

Le 1er septembre 1944, la prison de Loos est évacuée par les SS et la Sipo-SD de La Madeleine. Emmanuel est transféré avec des centaines de détenus vers la gare de Tourcoing. Vers 17h30, la locomotive emmène les douze wagons quittent la gare. Il faudra plusieurs heures pour traverser la Belgique et arrivée à Cologne. C’est le 3 septembre 1944, que les détenus sont sortis des wagons et peuvent profiter de quelques heures de répit. Le 5 septembre 1944, la majorité des détenus est transférée dans un autre train à destination de Berlin.

Emmanuel y arrive le 7 septembre 1944. Après avoir traversé en partie la ville d’Oranienburg vers le camp de concentration de Sachsenhausen, il y est conduit et tondu. Il reçoit ensuite un numéro de matricule que nous ignorons à ce jour. Puis il subit la quarantaine dans le petit camp. Il s’agit de deux blocks : 37 et 38. A l’issue de cette période, il est transféré avec des dizaines d’autres détenus vers la camp de Neuengamme, près d’Hambourg (Allemagne).

Au camp de Neuengamme, Emmanuel reçoit le numéro de matricule 58767. Il est affecté au kommando de Freihafen (Allemagne).

Le 8 janvier 1948, la transcription de l’acte de décès d’Emmanuel est ajoutée à son acte de naissance. On peut y lire qu’il est décédé le 16 décembre 1944 à Hambourg (Allemagne).

Sources : Livre mémorial, FMD – Archives départementales de l’Aisne, 970 W 87 – SHD Vincennes, GR 16 P 436501