Nom :
Lévi
Prénom :
Michel, Jacques
Date de naissance :
7 août 1901.
Lieu de naissance :
Phalempin (Nord)
Date de décès :
30 novembre 1944.
Fils de Otto, négociant et de Sophie Klugmann, sans profession, deux émigrés russes de confession juive, Michel voit le jour à la villa « Beau Passage » à Phalempin, commune rurale de l’agglomération lilloise. Il est le cadet d’une fratrie de six enfants.
Le 22 octobre 1931, Michel épouse Jeanne, Alphonsine Cauwels à la mairie de Loos. De cette union est née une fille Annie. Les Levi habitent 12, avenue de la Roseraie à Lille (Nord).
Michel travaille dans le milieu du textile, associé avec un de ses frères. Ils sont directement concernés par les lois anti-juives de Vichy, et contraints à l’inactivité. Les parents tentent de se protéger de ces lois en faisant rédiger un faux certificat de confession auprès de l’office des réfugiés russes situé à Nice (Alpes-Maritimes). On peut y lire ceci :
« …selon les dépositions écrites de témoins dignes de foi la mère de Mme Lévi née Klugman Sonia, de nationalité française qui demeure à Cannes ‘La Bessonne’, avenue du Petit Juas, feue madame Pogorelsky, Marie, née à Saint-Pétersbourg en 1854, appartenait à une famille de commerçants russes de confession Gréco Orthodoxe, et que son mari, M. Klugman né à Samara en Russie, en 1845 était de la même confession. » Ce courrier date du 30 mai 1941. Il n’aura aucun effet sur la suite de la vie des Lévi. »
Le 26 juillet 1944, Michel est arrêté à son domicile, par la Sipo-SD de La Madeleine, pour motif racial. C’est à dire en raison du fait qu’il soit Juif ou qu’il soit considéré par les Nazis comme tel. Il est incarcéré dès le lendemain à la prison de Loos.
Le 1er septembre 1944, Michel est transféré depuis la prison de Loos vers la gare de marchandises de Tourcoing. Il est un des rares Juifs déportés par ce convoi. Après avoir transité par Cologne, Michel arrive à Oranienburg le 7 septembre 1944. Il est emmené avec des centaines de compagnons de déportation vers le camps de concentration de Sachsenhausen. Il y reçoit le numéro de matricule 97568. Après une période de « quarantaine » dans le petit camp (block 37 et 38), il est transféré au camp de Neuengamme situé près d’Hambourg.
Il y reçoit le matricule 58622. De là, il est envoyé au commando Aurich le 17 octobre 1944 pour creuser à la pelle, avec ses codétenus du camp de Neuengamme, des fossés antichars devant protéger la ville de Hambourg. Il meurt d’épuisement le 30 novembre 1944 au revier de Hambourg-Fulhsbüttel.
En 1947, Jeanne Née Cauwels Lévi, dépose devant un juge d’instruction contre les membres de la Sipo-SD de La Madeleine. Notamment Hermann Schraeder et François Böhm, responsable selon elle de l’arrestation de son époux à leur domicile.
En 1954, le corps de Michel est rapatrié en France suite au démarches de son épouse. Il repose aujourd’hui au cimetière du Montparnasse à Paris.
Sources : Livre mémorial, FMD – SHD Caen, AC 21 P 477184 – Etat civil de la commune de Phalempin, registre des naissances de l’année 1901, acte n°53 – ITS Bad Arolsen – Dépôt central des archives de la justice militaire (DCAJM) Le Blanc (Indre), procédure contre les membres de la Sipo-SD de La Madeleine.