Nom :

Simondant

Prénom :

Almyre, Edgard

Date de naissance :

29 avril 1903.

Lieu de naissance :

Paris (XIème arrondissement)

Date de décès :

19 août 1966.

Fils de Jean Louis, ébéniste et de Marie, Henriette, Clémence Ricken, Almyre voit le jour au 21, rue Titon, dans le XIème arrondissement de Paris.

Almyre a plusieurs soucis avec la justice. Le 24 novembre 1933, il est condamné par le tribunal correctionnel de Lille à 25 frs pour infractions à la police des chemins de fer. Quelques mois plus tard, il est condamné à 8 jours de prison pour vente clandestine de briquets. Le 21 décembre 1938, il est condamné à 8 jours de prison pour coups et blessures.

Il s’installe à Lille et devient marchand forain, autrement dit vendeur sur les marchés. Il travaille notamment sur le marché de Wazemmes où il devient ami avec beaucoup de collègues de confession juive. Beaucoup sont originaires de Pologne et ils lui apprennent des rudiments de yiddish, une langue germanique parlée par les Juifs Ashkénazes. C’est ainsi qu’il devient ami avec Jacques Angielczyk né à Varsovie. Almyre est souvent invité chez les Angielczyk.

Lorsque les Allemands envahissent la France et occupent le Nord-Pas-de-Calais, Almyre éprouve de la sympathie pour l’Occupant. En 1942, il adhère au RNP (Rassemblement National Populaire), un des partis collaborationnistes autorisés par l’autorité allemande. Il recrute de jeunes gens pour adhérer au parti. Il devient une cheville ouvrière du RNP lillois et bientôt départemental. Almyre créé une « légion » du RNP, un espèce de service d’ordre au sein du parti. Mais, il fréquente de plus en plus les Allemands. Notamment, la DSK (Devisenschutzkommando), brigade financière militaire allemand, avec laquelle Almyre a de plus en plus de relations. Ce qui lui vaut d’être exclu en juillet 1943 du RNP, qui lui reproche sa collusion avec l’Occupant. Il devient un agent provocateur pour le DSK de Lille. Les Allemands réquisitionnent pour lui et son équipe, un appartement situé 48-50 Grand’ Place à Lille. A défaut de travailler, Almyre traque les vendeurs d’or et de devises. En particulier, les personnes en possession de livre sterling et de dollar. Sur la façade de l’immeuble, Almyre fait apposer une plaque où l’on peut lire :

« Bureau de transaction ».

En réalité, il s’agit d’attirer des vendeurs potentiels pour les faire arrêter et les remettre aux autorités allemandes. Simondant touche ainsi dix pour cent de la valeur de la marchandise saisie par les Allemands. Il recrute deux rabatteurs, de peu d’envergure qui l’informent lorsqu’ils entendent parler de vente d’or. Mais ce qui va lui valoir une réputation de collaborateur servile, est la traque des Juifs dans laquelle il va se spécialiser, toujours dans le courant de l’année 1942. Il entre en contact avec la Sipo-SD de La Madeleine. Il écume les cafés à la recherche d’anciens collègues juifs qui tentent d’échapper aux arrestations. Simondant monte un traquenard dans le courant du mois de juillet 1942. Ayant comme ami Jacques Angielczyk et la famille de celui-ci, Almyre fait savoir au sein de la communauté juive lilloise qu’il peut faire passer en zone libre des juifs qui le souhaitent. Moyennant 20 000 francs d’époque, il peut mettre un camion et un chauffeur à disposition, ainsi que toutes les autorisations allemandes pour circuler. Le départ du camion est prévu pour le vendredi 24 juillet 1942. 17 Juifs lillois dont X enfants prennent place à bord. Le véhicule emprunte la rue du Faubourg d’Arras, lorsqu’un barrage de police allemande l’intercepte. Toutes les personnes à bord de ce véhicule sont arrêtées et conduites à la prison de Loos. Elles seront toutes déportées au camp Dossin à Malines (Belgique) avant d’être envoyées à Auschwitz. Il s’agit de :

Dans la communauté juive qui vit dans la peur et la clandestinité, la peur s’installe. La veuve d’Abraham Wahl, Première arrestation par la Sipo-SD de La Madeleine septembre 1943 en cours d’écriture

Mais Simondant retombe dans ses travers à nouveau. Il est arrêté par les Allemands une seconde fois en mai 1944. Almyre est incarcéré à la prison de Loos. Il est nommé ‘kalfacteur’, terme qui désigne les préposés à la distribution des repas. Il fait connaissance de Rodolphe Wallez, qui a été arrêté en juillet 1944. Almyre a la réputation d’être un ‘mouton’ – un faux détenu placé dans une cellule afin de glaner des renseignements grâce à des indiscrétions – et d’être à la solde des Allemands.

Le 1er septembre 1944, les Allemands évacuent la prison de Loos, dans la panique. Les Alliés sont à Arras, soit à 60 kilomètres de Lille. Les détenus sont transférés en camion jusqu’à la gare de Tourcoing. Un convoi de douze wagons à bestiaux est affrété. Les détenus sont entassés sans ménagement. ils sont en moyenne par wagon à 80 voire plus parfois. Le train quitte la gare de marchandise de Tourcoing vers 17h30. Almyre se trouve parmi les autres détenus. Deux jours plus tard, le train arrive à la gare de Cologne-Deutz. Les détenus bénéficient d’un répit de quelques heures. Le 4 septembre 1944, Walter Paarmann, un des inspecteurs de la Sipo-SD de La Madeleine, qui a supervisé l’organisation du train de Loos, arrive en voiture à Cologne. Selon le témoignage de Rodolphe Wallez, Paarmann se serait dirigé vers Almyre Simondant et lui aurait serré la main. Les deux hommes auraient quitté les rangs et Simondant serait revenu avec un colis sous le bras. Les détenus ne font plus aucune confiance en Simondant. Mais, un nouveau convoi est préparé et les détenus repartent plus à l’est.

Ils arrivent le 7 septembre 1944, à la gare d’Oranienburg, commune de l’agglomération de Berlin. Ils sont acheminés à pieds jusqu’au camp de concentration de Sachsenhausen. Almyre reçoit le numéro de matricule 98060.

Le 25 février 1946, la cour de justice de Lille condamne Simondant à la peine de mort par contumace. Le 14 décembre 1949, Simondant s’apprête à fuir l’Allemagne. Il y vit depuis sa libération du camp de concentration de Sachsenhausen sous un faux nom. Il se rend à la frontière suisse, mais un douanier allemand l’interroge et l’interpelle. Il est remis aux autorités françaises qui le transfèrent à Paris et le font écrouer à la prison de Fresnes 17 février 1950.

Simondant est arrêté et présenté à un juge d’instruction. Le 10 novembre 1950, Simondant est condamné aux travaux forcés à perpétuité par la cour de justice de la Seine.

Simondant s’installe à Paris et épouse le 8 novembre 1956 à la Celle-Saint-Cloud, Lydie Marie Joséphine Schill. On perd ensuite sa trace. Finalement, il décède le 19 août 1966 à Salzbourg en Autriche.

Sources : Livre mémorial FMD – Etat civil de la ville de Paris, registre des naissances de l’année 1903, XIème arrondissement, acte n°1858 – Archives nationales, procès de Almyre Simondant, témoignage de Rodolphe Wallez.

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